Ferrailles et autres sculptures de Pierre Bergounioux.
Une proposition de Cécile Calé et Claude Darras pour les‐Extraits.
Librairie et Galerie Les‐Extraits
43, rue du Château 92500 Rueil‐Malmaison
Exposition du Samedi 19 Novembre 2011 au Mardi 31 Janvier 2012.
Les Mardi, Mercredi, Jeudi, Vendredi et le Samedi, de 10h. à 19h.
Tél : 01 47 14 13 03
librairie_lesextraits@wanadoo.fr
Un Finissage est prévu en Janvier (date à préciser)
Nous devons à Pierre Bergounioux l’oeuvre littéraire la plus accomplie de ce temps. La seule
sans doute qui nous rappelle avec éclat que la beauté des lettres ne saurait être dissociée de
la stricte recherche de la vérité, la vérité particulière à qui écrit certes, mais qui
magiquement peut être lue par chacun comme sa vérité propre. Il n’a jamais dévié de cette
route, de plus en plus droite et de plus en plus lumineuse, de moins en moins fréquentée
aussi, aujourd’hui. Il n’a jamais prêté l’oreille aux chants qui nous ont tous fait sombrer corps
et biens, moi le premier. A notre insu il est à la fois la conscience des lettres – qui est une
restriction – et leur épanouissement – qui est une expansion ‐ ,ce qui représente un tour de
force : le « holà » opposé à la face des menteurs, et la fertilité pourtant.
Fertile, il l’est aussi en hobbies, quoi ne sont pas proprement des hobbies, mais des moyens
d’investigation, des vecteurs de connaissance dont son oeuvre bénéficie : l’entomologie, la
géologie, la pêche, la frappe de bifaces à la façon de nos ancêtres d’avant Lascaux. Et parmi
ceux‐là, le plus marquant parce que le plus visible et partageable, la sculpture, qu’on devrait
appeler, plutôt, comme il le fait, un commerce avec le fer, un combat avec le fer.
Pierre Michon, avril 2011
Petit danseur (extrait du catalogue de l’Université Permanente, Université de Nantes, Pierre Bergounioux,
sculptures Jean‐Pierre Bréchet, peintures. Printemps 2011)
Lorsque l’homme est confronté à la nature, et non à d’autres hommes, l’exigence pratique
l’emporte. La dimension symbolique –les apparences, le design, les significations parasites –
s’atrophie, disparaît. Une machine agricole est l’application visible, palpable, de quelques
principes de physique des solides. On en voit surtout l’effet lorsqu’elle est engagée dans le
travail, ses formes estompées par le mouvement, noyées dans la terre ou le nuage de
poussière et de paille hachée qu’elle soulève. Il a fallu que cet équipement tombe en
déshérence, pourrisse, solitaire, dans les friches ou s’entasse dans les casses pour
qu’apparaisse la qualité plastique que lui conférait, paradoxalement, l’absence de toute
considération esthétique dans la conception.
….Elles (les formes séduisantes) sont d’autant plus frappantes que le machinisme agricole,
on l’a dit, ne s’embarrasse pas de significations. Il exhibe, avec une netteté géométrique, la
fonction précise qu’il est conçu pour accomplir. Or, certains outils, certaines pièces offrent, à
l’évidence, une version inattendue, inédite, du monde que nous habitons et que nous avons
à nous approprier deux fois, conformément à notre nature double, physique et pensive.
….Avec leur double courbure, concave, dans la longueur, convexe, dans la largeur, et leurs
deux trous médians de fixation, les lames de cultivateur, par exemple, miment des visages
auxquels le demi‐anneau et les tiges des porte‐rancher semblent prédisposés à fournir une
coiffe. Les doigts effilés des barres de coupe des faucheuses évoquent irrésistiblement des
poissons et des têtes d’oiseaux ou des corps d’antilope. On n’en finirait pas d’inventorier
l’analogie entre la création et les éléments mécaniques dont l’obsolescence révèle la
suggestion formelle. Ce n’est pas tout. Certains ne renvoient à rien d’autre. Ils illustrent, à
leur manière, la tendance à l’autonomisation qui a marqué l’art, l’abstraction qui détache les
couleurs et les formes de toute référence externe.
Pierre Bergounioux, mars 2011‐11‐05
Esthétique du machinisme agricole.
sans doute qui nous rappelle avec éclat que la beauté des lettres ne saurait être dissociée de
la stricte recherche de la vérité, la vérité particulière à qui écrit certes, mais qui
magiquement peut être lue par chacun comme sa vérité propre. Il n’a jamais dévié de cette
route, de plus en plus droite et de plus en plus lumineuse, de moins en moins fréquentée
aussi, aujourd’hui. Il n’a jamais prêté l’oreille aux chants qui nous ont tous fait sombrer corps
et biens, moi le premier. A notre insu il est à la fois la conscience des lettres – qui est une
restriction – et leur épanouissement – qui est une expansion ‐ ,ce qui représente un tour de
force : le « holà » opposé à la face des menteurs, et la fertilité pourtant.
Fertile, il l’est aussi en hobbies, quoi ne sont pas proprement des hobbies, mais des moyens
d’investigation, des vecteurs de connaissance dont son oeuvre bénéficie : l’entomologie, la
géologie, la pêche, la frappe de bifaces à la façon de nos ancêtres d’avant Lascaux. Et parmi
ceux‐là, le plus marquant parce que le plus visible et partageable, la sculpture, qu’on devrait
appeler, plutôt, comme il le fait, un commerce avec le fer, un combat avec le fer.
Pierre Michon, avril 2011
Petit danseur (extrait du catalogue de l’Université Permanente, Université de Nantes, Pierre Bergounioux,
sculptures Jean‐Pierre Bréchet, peintures. Printemps 2011)
Lorsque l’homme est confronté à la nature, et non à d’autres hommes, l’exigence pratique
l’emporte. La dimension symbolique –les apparences, le design, les significations parasites –
s’atrophie, disparaît. Une machine agricole est l’application visible, palpable, de quelques
principes de physique des solides. On en voit surtout l’effet lorsqu’elle est engagée dans le
travail, ses formes estompées par le mouvement, noyées dans la terre ou le nuage de
poussière et de paille hachée qu’elle soulève. Il a fallu que cet équipement tombe en
déshérence, pourrisse, solitaire, dans les friches ou s’entasse dans les casses pour
qu’apparaisse la qualité plastique que lui conférait, paradoxalement, l’absence de toute
considération esthétique dans la conception.
….Elles (les formes séduisantes) sont d’autant plus frappantes que le machinisme agricole,
on l’a dit, ne s’embarrasse pas de significations. Il exhibe, avec une netteté géométrique, la
fonction précise qu’il est conçu pour accomplir. Or, certains outils, certaines pièces offrent, à
l’évidence, une version inattendue, inédite, du monde que nous habitons et que nous avons
à nous approprier deux fois, conformément à notre nature double, physique et pensive.
….Avec leur double courbure, concave, dans la longueur, convexe, dans la largeur, et leurs
deux trous médians de fixation, les lames de cultivateur, par exemple, miment des visages
auxquels le demi‐anneau et les tiges des porte‐rancher semblent prédisposés à fournir une
coiffe. Les doigts effilés des barres de coupe des faucheuses évoquent irrésistiblement des
poissons et des têtes d’oiseaux ou des corps d’antilope. On n’en finirait pas d’inventorier
l’analogie entre la création et les éléments mécaniques dont l’obsolescence révèle la
suggestion formelle. Ce n’est pas tout. Certains ne renvoient à rien d’autre. Ils illustrent, à
leur manière, la tendance à l’autonomisation qui a marqué l’art, l’abstraction qui détache les
couleurs et les formes de toute référence externe.
Pierre Bergounioux, mars 2011‐11‐05
Esthétique du machinisme agricole.
FERS, PIERRE BERGOUNIOUX est présenté en même temps que l’exposition
« NAKED NATURE 1 » proposée par Cécile Calé et Claude Darras dans le
Château de Vert‐Mont (Fondation Tuck), avenue Tuck Steel 92500 Rueil‐
Malmaison.
Samedi 19 Novembre 2011‐ Mardi 31 Janvier 2012.
Vernissage le Samedi 19 Novembre à 17h.
NAKED NATURE 1 regroupe :
ARIANE MICHEL,
ELLIE GA,
FABRICE ADNOT,
HUGUES REIP,
MATHIEU MERCIER,
ROBERT CAHEN,
PHILIP HAAS‐RICHARD LONG.
ELLIE GA,
FABRICE ADNOT,
HUGUES REIP,
MATHIEU MERCIER,
ROBERT CAHEN,
PHILIP HAAS‐RICHARD LONG.